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Tout nu sur le web Details
Où habitez-vous? Que faites-vous? Qui rencontrez-vous? À quoi ressemblez-vous? Facebook, Google, Twitter ou LinkedIn nous le diront! Doit-on se mettre à nu, en toute confiance, sur le web? Est-ce un danger dont nous ne mesurons pas encore l'importance? Vie privée, vie publique: cette distinction a-t-elle encore un sens à l'heure où les nouvelles générations sont en permanence connectées aux réseaux sociaux? Pourquoi certains s'opposent à ce que Google Street View prenne des photos de leur maison tandis que d'autres rêvent que le monde entier puisse la voir?La technologie nous met aujourd'hui face à de nouveaux choix, de nouveaux risques, mais aussi de nouvelles opportunités. Que devons-nous garder pour nous et pourquoi? Avec Internet, il n'est pas seulement question de vie privée en péril, mais aussi de changement, de chance à saisir, et de la formation d'une ère nouvelle. Le web n'est ni une mode, ni une lubie d'ado, ni une nouvelle méthode commerciale. Il est au coeur d'une réorganisation fondamentale de la société (droits, privilèges, responsabilités, préoccupations, perspectives…) et fait monter en puissance le pouvoir de l'individu.Nous vivons désormais à l'ère des liens. Qu'on le veuille ou non, la marche vers une société plus transparente est inéluctable. Dans ce livre best-seller, Jeff Jarvis nous aide à réfléchir au bon équilibre entre nos rôles d'individus privés et de personnes publiques qui se rassemblent pour construire des entreprises, des marchés, des communautés, des contre-pouvoirs. Vivons au grand jour! Mais en pleine conscience.
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Egocasting, extimit, monstration publique de notre vie... Internet, monde ouvert, facilite le partage, voire parfois le surpartage (157) et une visibilit quelquefois qualifie d'outrancire.Cet affichage tous azimuts met en pril notre vie prive s'talant sur le huitime Continent qu'est l'Internet (P. Levin et M. Manfredo).Jeff Jarvis, que l'on avait connu plus inspir dans La mthode Google, loin des mauvais augures, comme D. Solove, pour lequel "la vie prive n'en finit pas de mourir" (5), se veut optimiste et promoteur de la publitude (dfinie p. 1, la publicness anglaise s'oppose la privacy), pourtant trs relative, essentiellement du fait de contraintes sociologiques."Jouer le jeu de la transparence peut dclencher un cercle vertueux" relevant de la confiance, du respect. "C'est un choix payant" (9), surtout dans un univers de gratuit. D'ailleurs le lien publitude / gratuit est bien synthtis p. 61. Notons dj qu' ce stade, Jarvis aurait pu s'appuyer sur la notion de capital social de C. Doctorow, reprise par T. Hunt.1 - Les avantages de la publitudeLa publitude permet de "contrebalancer le pouvoir de nos gouvernants" (7), d'accder une plus grande libert (10), de miser sur la sagesse des foules et le crowdsourcing (pour mmoire, les enjeux du crowdsourcing sont de "runir [les] ides et dmontrer qu'elles ont la masse critique", 232). En somme, grce elle, nous irions vers une socit plus transparente favorisant la collaboration, nous protgeant (75)... et nous rendant immortels.En effet, selon Jarvis, la publitude vise la clbrit dans le but ultime de l'immortalit : "la seule faon de laisser une trace, c'est de prendre place dans l'espace public" (71). tre public, c'est donc exister ! Alors, "entre risques pour la privacy et bnfice de la publitude, avons-nous correctement dfini nos priorits ?" (78).2 - La publitude peut choquerSelon Jarvis, tre contre, c'est tre goste dans le refus de partager, aller contre le sens de l'histoire, faire preuve de conservatisme, refuser de "briser nos limites antrieures", comme le disait L. Marcus (91). Mais briser ses chanes nous conduit toujours passer d'une dpendance une autre, comme de l'alination par l'tat celle par les mdias (97) comme le relve l'auteur, qui, pourtant, oublie d'aborder les Little Brothers vs. les Big Brothers (75 sq.) comme JS Pettersson l'a fait avec finesse.La position anglique de Jeff Jarvis est parfois masque par quelques coups de griffes. Mais comme le disait J. Lesourne dans un autre ouvrage, "pour penser avec rectitude l'avenir, il faut se garder de deux prjugs : l'un consiste en un conservatisme (ou passisme culturel), et l'autre est une tendance l'utopie".3 - Privacy..."De toutes faons, vous n'avez plus de vie prive, il faut vous y faire", S. Mc Nealy, cit p. 126, probablement parce que "les donnes personnelles sont l'or noir de l'Internet et la nouvelle unit de compte du monde numrique", M. Kuneva, cite p. 265.Nous avons apprci d'intressantes sources lies au Web 2.0, au Web ou au 3G. Jeff Jarvis y montre les enjeux, les perspectives, les moyens de contrle et finit par poser l'thique de la privacy (dfinie p. 116) et de la publitude (136 sq.) en proposant d'intressantes solutions..; en opposition avec le dveloppement du chapitre 4 s'ouvrant avec M. Zuckerberg, "prophte de la publitude" selon Jarvis. En effet, si l'on se remmore que le fondateur de Facebook considre le Social Graph comme "sa" chose, la publitude nous angoisse puisqu'elle ouvre la porte la mise nu de chaque individu (cf. le Beacon bug, rappel p. 24), tant personnellement, que jusqu' son "ombre numrique" (28, 29) ou ses "donnes isoles" (123).Les incursions de Jeff Jarvis dans la prospective digitale restent un peu trop idalises (cf. 193 au sujet du mobile), puis se terminent par l'entreprise transparente (205 sq.)... qui ne signifie pas transparence quilibre : Google en sait plus sur nous que nous n'en savons sur eux (215), mme si "la transparence accrot l'intgrit" (218 sq.). Pour preuve Wikileaks (oups, Jeff, o est passe l'actu ? 239 sq.), cas dans lequel "la seule dfense contre les fuites est la transparence", p.242.4 - Constitution du cyberespace et valeurs de publitudeSur la fin de l'ouvrage, Jeff Jarvis appelle, modrment, une "constitution pour le cyberespace" (266) et, avec S. Leutheusser-Schnarrenberger (268) reconnat que "le monde numrique n'a pas besoin de nouvelles lois, il a besoin de valeurs numriques universelles", l'amenant formuler 9 valeurs, commentes, qui clturent le livre :- Nous avons le droit de nous connecter- Nous avons le droit de nous exprimer- Nous avons le droit de nous runir et d'agir- La privacy est une thique de la connaissance- La publitude est une thique de partage- Les informations de nos institutions devraient tre publiques par dfaut, secrtes par ncessit- Ce qui est public est un bien public- Tous les bits naissent gaux- L'Internet doit demeurer ouvert et distribu5 - Tout nu... mais quelques oiseaux ont disparu ou rapparu !- Tout nu sur le web comporte quelques dveloppements anecdotiques (parfois sans pilogue, cf. 258), souvent intressants, dans les premires pages, si vous voulez connatre l'tat de la prostate de Jeff Jarvis ou sa taille de pantalon (150). Accordons-lui le bnfice d'une psychothrapie par l'criture mais cela donne de l'embonpoint l'ouvrage, aux dveloppements souvent pesants (la presse, l'imprimerie, l'administration'), parfois maills de jolies parenthses, comme la position de J. Goody (109) sur l'histoire humaine ou la parenthse de Gutenberg (112), malheureusement desservies par des sous-parties confuses et rdiges en mode glissando.- Les exemples cits sont trs majoritairement US (5 pages sur Best Buy, 227 sq.), reproche dj formul l'encontre de La mthode Google. O sont Deleuze, Barthes, Weber, Levi-Strauss ? Les sociologues sont-ils amricains 90% ? Mme la bibliographie sur Wikipedia n'a pas t adapte (cf. Loi de Moore, 277).- Les Grateful Dead sont encore l (13, 264), tout comme quelques rptitions (187, 249 sq, 257 sq. ') avec La mthode Google, et des fautes d'orthographe (235, 280).- N. Sarkozy est cit p 170 et 171 de Tout nu sur le web. Pas DSK, pourtant tout nu par ailleurs ! A lier la bonne question : "Comment matriser sa rputation en ligne ?" et aux solutions proposes par l'auteur. Ma prfre est la rgle du cabernet. A lire p. 165-169 !6 - Marketing Professionnel a aussi apprci...- La bonne synthse et rappels de la beta perptuelle (67) et de la rputation (67 sq.).- La posture intressante sur Habermas (92 sq.) et sa conception de l'espace public, tout comme la distinction de C.W. Mills entre les masses et le public (96).Les critiques de livres de marketing sont sur Marketing Professionnel !Serge-Henri Saint-Michel
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