Category: Livres,Romans et littérature,Livres de référence
Les Armes et les Mots Details
" Une espèce de gaieté naît de la lecture des livres de Lucien Jerphagnon, écrit son ami Jean d'Ormesson dans la préface qu'il consacre ici à l'oeuvre du grand historien. L'histoire et la philosophie suivent d'ordinaire des voies séparées et jalousement gardées par les spécialistes des différentes disciplines. L'idée centrale de Jerphagnon – et sa contribution majeure – est de les mêler l'une à l'autre dans une démarche originale où les événements et les idées s'éclaireraient et se soutiendraient mutuellement. " Dans le premier des trois livres rassemblés dans le présent volume, Histoire de la Rome antique, Lucien Jerphagnon montre comment, dès l'origine, les dieux, la religion, le sacré sont les éléments constitutifs de la Rome éternelle. Son ouvrage est aussi l'occasion d'une révision complète de l'histoire romaine, à travers une vaste fresque où se côtoient tous ses personnages essentiels. Avec Les Divins Césars, il démonte les rouages de l'idéologie et du pouvoir de la Rome impériale et dresse, à travers le récit de la naissance, de l'évolution et des déboires de cette formidable machine à faire des dieux, le saisissant tableau d'un dialogue sans cesse renouvelé entre le divin, la philosophie et le politique. Histoire de la pensée embrasse enfin l'immense aventure de l'esprit : les origines de la philosophie, les premiers physiciens, Socrate – la conscience dans la cité –, Platon – la politique sous l'angle de l'éternel –, Aristote – le Macédonien surdoué –, les épicuriens, les stoïciens, Augustin, la scolastique... L'entrée de Lucien Jerphagnon dans la collection " Bouquins " consacre l'oeuvre d'un de nos historiens les plus puissants et originaux, qui est aussi un sage lucide et impertinent. Ce volume contient : Histoire de la Rome antique: Les armes et les mots, Les Divins Césars : Idéologie et pouvoir dans la Rome impériale, Histoire de la pensée : D'Homère à Jeanne d'Arc.
Reviews
Je l'ignorais, je l'ai trouvé, je l'ai aimé. Quelle force! Quelle érudition! Quelle honnêteté! Quelle énergie a-t-il fallu pour reconstruire avec une véracité sans précédent les ruines de l'impérialisme romain et de la République de Romulus à Romulus Augustulus. Quelle admirable histoire de la Rome antique! Et quelle reconstruction des "divins Césars"! A vous couper le souffle! Peut-être un grand souci de véracité a -t-il conduit l'auteur à minimiser les atrocités commises envers les esclaves et envers les chrétiens. Le style sobre a atténué la rage de la violence de certains titulaires du pouvoir. Il me parait nécessaire d'apporter une correction sur ce point. A ne pas vouloir bannir sans raison on finit quelquefois par bénir sans préméditation. Si on peut pardonner la générosité de l'historien il importe cependant de ne pas trop se laisser entraîner par ce courant. La crainte de nuire peut aboutir à des effets contraires. Ainsi en va-t-il pour certains de ces empereurs fous que les auteurs de leur temps auraient sali plus qu'il n'eût fallu. Il faudrait revenir sur le choix du vocabulaire dans la section concernant "le christianisme et ses contrefaçons" (p. 271-280). La quantité de "sang versé" qui laissa des "souvenirs douloureux dans les communautés chrétiennes" s'accorde mal avec des verbes comme "inquiéter" ou "tracasser" (p. 275)." les chrétiens furent inquiétés sous Domitien", "on les tracassa sous Trajan", "des gouvernants locaux par démagogie firent du zèle". Certes il fallait "tordre le cou à une légende" dont les cinéastes ont fait "leurs choux gras", dit-il, (p; 275-276) mais la gomme de l'euphémisme a peut-être agi un peu trop fort. Entre le roman du cardinal Wiseman, Fabiola, et les quelques écrits conservés de la littérature romaine la balance était difficile à équilibrer. Lucien Jerphagnon a fait de son mieux mais pour cela on peut dire que le "sang versé" parle toujours mieux que les "mots". Cela dit, quel bonheur de lire un historien philosophe et un philosophe historien aussi documenté et aussi fin dans sa manière d'appréhender l'humain. Jerphagnon a restitué à la philosophie le rôle qu'elle a réellement joué dans l'histoire et pour cela nous ne le remercierons jamais assez. Ecrire en ayant toujours à l'esprit la bonne distance, le savoir suffisamment documenté pour commencer une narration sans chercher à "phraser" n'est pas chose facile. Et quel régal de pouvoir savourer ensemble humour et vérité! Seul un philosophe authentique pouvait parvenir à cette hauteur de style et à une probité d'une telle qualité littéraire et scientifique. Merci Lucien Jerphagnon. Merci pour les générations à venir.Michel Bel
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